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 UN JOURNALISTE BELGE CONFIRME
QU'UN VERITABLE GENOCIDE
A LIEU ACTUELLEMENT AU BURUNDI


  L'ambassade de ce pays publie une mise au point

 

La Libre Belgique

23-05-1972


               

SELON un journaliste de la B.R.T., M. Walter Geerts, un véritable génocide se déroule actuellement au Burundi où des éléments de gauche ont tenté, au début du mois, de renverser le président Micombero.

 

M. Geerts, qui affirme avoir été le seul journaliste étranger à assister au coup d'Etat manqué, a déclaré dans une interview radiodiffusée que le chef de l'État a entrepris d'éliminer les intellectuels qui figurent parmi ses opposants. La plupart appartiennent à I la tribu Hutu et ils sont pourchassés, arrêtés et exécutés.

Le journaliste a affirmé que des camions ont transporté de nombreux corps qui ont été inhumés près de Bujumbura. Même des étudiants de 15 ans auraient été exécutés, selon lui.

A l'issue du Conseil de cabinet de vendredi dernier, on s'en souvient, le Premier ministre, M. Eyskens, avait déclaré que la situation au Burundi était particulièrement alarmante et qu'on était, en réalité, confronté à un gigantesque génocide.

Des « mulélistes » drogués

Quant à l'ambassade du Burundi à Bruxelles, elle a publié un long communiqué dans lequel elle affirme :

«Ainsi que le déclarait le chef de l'Etat, dans son message à la nation le 8 mai 1972, des bandes armées ont attaqué simultané; ment, dans la soirée du 29 avril dernier, diverses localités du pays, principalement celles frontalières des Républiques du Zaïre et de la Tanzanie, saccageant tout sur leur passage et massacrant hommes, femmes et enfants. Les assaülantt étaient composés d'éléments étrangers, dont des « mulélistes » drogués (partisans de Pierre Mulélé, responsable des troubles au Zaïre en 1963), et de citoyens burundais réactionnaires et bassement ambitieux. Leur objectif était, non seulement le renversement . des institutions républicaines, mais aussi le massacre de populations paisibles et innotcentes appartenant à l'une des trois ethnies qui composent le Burundi. Ces dévastations, ces massacres, ces crimes de génocide ont fait des milliers de victimes, laissé sans abris des milliers d'autres, dévasté champs et cultures.» 

Les organisateurs de oes actes de barbarie ayant été découverts, ont avoué leurs crimes - des pièces à charge irréfutables existent - et ont été régulièrement jugés le 6 mai 1972.

«Voilà, brièvement, les faits ».

 

@AGNews 2002