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EXTRAITS DE JOURNAUX COUVRANT LES EVENEMENTS DE 1996 CONCERNANT LE MASSACRES DE REFUGIES BURUNDAIS A L'EST DU CONGO...


AGNews 2002


Un Génocide a eu lieu à l' Est du Zaïre (CONGO RDC) en 1996.  Des réfugiés  HUTU Burundais qui étaient sous la protection des NATIONS-UNIS  ont été massacrés et forcés de retourner au Burundi où leurs vies étaient  en danger.  La plupart des réfugiés HUTU  Burundais étaient établis à  UVIRA et à Bukavu. On les estimait  à peu près  à 200 000 réfugiés.

Les responsables de ce crime contre l'humanité sont: 

Contexte international: 

Depuis le début des années 90, la France et les pays anglosaxons ( USA et l'Angleterre) se livrent une guerre de manière interposée en Afrique. Les enjeux sont majeurs lorsque  nous connaissons tous les riches en matière première de ce continent...

Qui sont les responsables de ce massacre ?

A vouloir y voir plus clair, la France soutient "Kinshasa" au début de ce conflit et les pays anglosaxons plutôt l' OUGANDA, le RWANDA et les Banyamulenge (et l' AFDL). 

Ce sont  l' AFDL et les Banyamulenges (appuyés par les armées (TUTSI)  Ugandaises, Rwandaises et Burundaises ) qui ont attaqué les camps de réfugiés (HUTU / Burundi & Rwanda) sous protection du UNHCR. Plus précisemment, les responsables de l' AFDL, le régime KAGAME et le Régime Buyoya (1996), concernant UVIRA et BUKAVU qui nous intéressent pour ce qui est des réfugiés Burundais.

Certes que les NATIONS-UNIS (HCR) devront aussi expliquer ce qui s'est réellement passé dans ces camps de réfugiés détruits par  l' AFDL, l' APR et les FAB.  Quelles responsabilités incombent aux Nations-Unis ?  Ce sont aussi des questions que l'on peut se poser.

Le rôle des médias dans la désinformation :

Au niveau de la couverture médiatique de cette tragédie, on observe étrange que par exemple : 

La presse anglo-saxonne, pendant que les massacres des réfugiés ont eu lieu. Elle ne parle que des 'Banyamulenges' et explique à la communauté internationale leurs revendications. Elle  explique ce que sont les 'Banyamulenge' car  l' opinion internationale  ne les connaissait pas. Elle les présente comme une minorité en danger mais aussi comme de "grands combattants", une sorte de seigneur de la guerre.  Cette presse montre qu'elle est intéressée par l'avancé et les conquêtes de cette rebellion qui va renverser Mobutu. Elle montre aussi une certaine aversion à l'encontre du HUTU. Elle répetera en boucle  le génocide de TUTSI en 1994 par le Régime HUTU  du Rwanda comme pour que l'opinion internationale excuse les comportements de la Rebellion Banyamulenge (+ AFDL) et du régime KAGAME.   

Une littérature va même se créer pour expliquer à l'opinion internationale qui sont les Banyamulenges. Ex: Mel Laney ;Bernard Lugan ...

  Faut il y voir une certaine manipulation médiatique de l' Opinion ?

La presse francophone, elle présente le drame. Mais elle se sent isolé par la pression médiatique anglo-saxonne. Très vite, elle sera apprivoisée.  C'est le cas notamment des journalistes Belges tels Braeckman Colette ... Etc.

 

Ces deux presses, nul doute qu' elles étaient dans la combine politique de cette guerre géostratégique.

Raison de ces massacres de réfugies HUTU du Burundi :

L'Ouganda de MUSEVENI racontait que   c'était pour protéger ses frontières avec le Congo. Des incurssions rebelles Ougandaises se réalisaient à partir de l'Ex-Zaïre.

Le Rwanda de KAGAME (Régime TUTSI)  disait que c'est parce que les Banyamulenges (Tutsi Congolais) étaient menacés. Il fallait leur venir en aide. Mais aussi parce que près de deux millions de HUTU Rwandais vivaient dans ces camps (C'est à dire 1/3 de la population du Rwanda). L'Est du Congo était devenu une menace pour le régime de KIGALI. Les ex-FAR s'y étaient établis.  En réalité, il s'agissait d'une guerre de prévention. Selon le président Bizimungu, il fallait même redonner au Rwanda une parti de l' Est du Congo qui lui avait été volé lors du partage en 1885 à Berlin. Le RWANDA exigeait aussi un Berlin II.

Le régime (TUTSI) de Bujumbura (Buyoya), quant à lui, y voyait dans cette campagne un moyen d'en finir avec les réfugiés (HUTU) Burundais installés à l' Est du Congo depuis 1965. En 1996, on les estimait à près de 200 000 dans les environs de UVIRA et de BUKAVU. 

L' AFDL (Créé pour l'occassion par MUSEVENI et KAGAME) avait pour but de renverser le régime de MOBUTU.

Les Banyamulenges (Tutsi Congolais) leur but étaient de se défendre contre l'agression  causée par les autochtones congolais (Face à l'inaction du régime de Mobutu). L'arrivée massive des HUTU Rwandais à l' Est du Congo  ne les a pas non plus rassuré. 

 

Documents de référence : 


Le Rapport Roberto Garreton : 

Le secrétaire général de l'organisation des Nations unies, préoccupé par les allégations de massacres, décida de créer une équipe d'enquête placée sous sa seule responsabilité, différente de celle de la CDH, avec un mandat défini par lui seul et qui devait présenter son rapport avant la fin de l'année 1997. La décision supposait l'accord des nouvelles autorités congolaises ; celles-ci ont fini par accepter cette enquête après que l'équipe du secrétaire général eut passé plus d'un mois au Congo- Zaïre sans pouvoir sortir de Kinshasa (6). En tout cas, le groupe de travail de la Commission des droits de l'homme ainsi que le rapporteur ont tenu leurs engagements de présenter leurs rapports respectifs devant l'Assemblée générale. Ils y rendent compte des antécédents qui révèlent qu'un très grand nombre de violations des droits de la personne ont été commises, principalement par l'Alliance, les banyamulenges et leurs alliés (68,02 %) ; les militaires zaïrois (16,75 %) ; les ex- Forces armées rwandaises et la milice hutu Interhamwe (9,64 %) ; le Front patriotique rwandais (2,03 %) ; les militaires burundais (2,0 3 %), et des mercenaires aux ordres de Kinshasa (1,52 %).

159. The whole picture changed with the war in Southern Kivu: after the attack on Uvira by Banyamulengue rebels on 19 October, some 500,000 refugees fled the camps in the area and were located only some time later from the air. Their departure was followed by that of the refugees in Bukavu and, when Goma was occupied by the rebels, by the refugees there as well. As a result of those events, some 700,000 refugees, freed from interahamwe pressure, returned to Rwanda, and the Burundians attempted to reach Tanzania.

160. As from 20 December, over 100,000 refugees were located near Tingitingi and Walikale and another 150,000, including some 20,000 Burundians, in Shabunda (south-western Kivu), of whom, 100,000 were on the roads, having covered hundreds of kilometres on foot in dire need, and while it is assumed that many of them died during the journey, there must be even more who have not yet been located and with whom there has as yet been no contact.

178. The Zairian authorities claim to have proof that the Governments of Rwanda, Burundi and Uganda played a role in the outbreak and extension of the conflict. There are, of course, undeniable links between the Banyamulengue and the leaders of Rwanda and Burundi, both of whom are Batutsi and who have always accused the Mobutu regime of assassinating the Hutu dictator of Rwanda, Juvenal Habyarimana. Many Banyamulengue fought in Rwanda for the Rwandan Patriotic Front (Front patriotique rwandais), together with their brothers in that country and those who had returned from exile in Uganda. Many of them, although Zairian, remained in the land of their ancestors, some of them in important posts, (10) causing trouble among the "original" inhabitants of Rwanda with whom they had lived in peace. It is also true that the Zairian Government has always ignored Rwandan and Burundian complaints of infiltration by former FAR members and interahamwe. Furthermore, on at least one occasion (30 October), the Government of Rwanda admitted making an incursion into Zairian territory, and numerous witnesses have confirmed the presence of Rwandan soldiers in Zaire.

198. Killings and, in particular, all forms of homicide: (a) Southern Kivu, 8 September: a Banyamulengue attack resulted in the death of FAZ members, including a colonel; (b) Epombo, 19 September: Banyamulengue killed some 150 Zairian civilians and 3 soldiers; (c) Aboke, 23 September: rebels killed 14 civilians; (d) Nageko, 27 September: Banyamulengue killed 2 women; (e) Lemera, 6 October: in a barbarous act, and in flagrant violation of article 3.2 of the Geneva Conventions, a group of Banyamulengue attacked the hospital in Lemera and killed 34 people, including 17 patients. They later murdered 18 parishioners and a priest in a church in Kidote; (f) Minembwe and Munyaka, 10 October: rebels killed 150 and 19 civilians, respectively; (g) Runingo refugee camp, 13 October: a rebel attack left 4 dead and 6 wounded; (h) Mukera, 14 October: numerous civilians were killed or wounded in a rebel attack; (i) Kiliba, 18 October: civilians, including women, children and infants, were killed in cold blood, in some cases with knives, by the rebels; (j) Kuberezi refugee camp, 21 October: Burundian refugees were killed at dawn; (k) Bukavu, late October: Banyamulengue soldiers killed many people, including Archbishop Munzihirwa, Jean Baptiste Bahati and Professor Wasso, when they captured the town; (l) Goma, early November: rebels killed 2,754 people, roughly half of them Zairian civilians, when they took the town; (m) Bukavu, 18 November: some 500 people, including a priest who was protesting the violence, were murdered at the Chimanga refugee camp, Bukavu; (n) Beni, December: the bodies of 120 Zairian soldiers were found. There was nothing to suggest that they had died in battle.

202. Attacks on the civilian population: Starting in Uvira, then in all the conquered areas, Banyamulengue forces and, later, AFDL have attacked refugee camps, including those in Kagunga and Kibigoye, causing large numbers of deaths and displaced persons. What is worse, they have committed the most serious of violations against the Convention relating to the Status of Refugees by forcibly expelling refugees to their countries of origin - Rwanda and Burundi - where, as members of the Hutu ethnic group, they have good reason to fear persecution.

237. Participation of the Special Rapporteurs for the Great Lakes countries in regional discussion and coordination bodies. It is surprising that the CHR's Special Rapporteurs on the situation of human rights in Burundi, Rwanda and Zaire do not participate in these bodies, although they have frequently offered to cooperate with efforts to overcome the crisis.


Second report on the human rights situation in Burundi submitted by
the Special Rapporteur, Mr. Paulo Sérgio Pinheiro, in accordance
with Commission resolution 1996/1

88. The Special Rapporteur placed great hopes in the establishment of a multinational force, as announced in Security Council resolution 1078 (1996) and mandated by the Council on 9 November 1996, under Chapter VII of the Charter of the United Nations, to facilitate humanitarian operations in eastern Zaire. With the logistical means available to it, this force, which had been advocated by the OAU and initially designed to be set up in Kivu, would have been able to locate more rapidly the hordes of refugees spread throughout the hostile areas bordering Kivu on the west, and then to exert a restraining, perhaps even dissuasive, influence on certain participants in the Burundi conflict. The Special Rapporteur thus deeply regrets the fact that the States which had formed the nucleus of this multinational force were forced to break off their concerted efforts, after spending weeks setting up a base at Entebbe (Uganda), owing to the lack of sufficient political support from the international community and to Rwanda's repeated opposition to the undertaking. Burundi also made it clear that it would not authorize this force to use its territory to open humanitarian corridors until the economic sanctions against its country were lifted


QUESTION DE LA VIOLATION DES DROITS DE L'HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES, OU QU'ELLE SE PRODUISE DANS LE MONDE, EN PARTICULIER DANS LES PAYS ET TERRITOIRES COLONIAUX ET DEPENDANTS
Rapport sur la situation des droits de l'homme dans la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), présenté par M. Roberto Garretón, conformément à la résolution 1997/58 de la Commission

97. On a aussi observé, néanmoins, des cas de refoulement au sens classique du mot. L'Alliance, qui a annoncé son intention d'expulser les réfugiés a, dans la nuit du 3 au 4 septembre, sans avis préalable, fait cerner par ses troupes le centre de transit de réfugiés de Kisangani, en a extrait environ 440 réfugiés rwandais et 325 réfugiés burundais - dont 252 femmes et 242 enfants - et les a renvoyés par avion, en trois fois, à Kigali. La Haut-Commissaire pour les réfugiés a énergiquement protesté contre cette violation du principe de non-refoulement. Il y a eu aussi des cas de violation à Kisangani (23 novembre) et dans d'autres localités.

98. Le Gouvernement a aussi renvoyé au Burundi de nombreux Burundais réfugiés en République démocratique du Congo depuis plus de 25 ans et dont plus de 100 avaient incontestablement la nationalité congolaise.

 


  Second report on the human rights situation in Burundi submitted by the Special Rapporteur, Mr. Paulo Sérgio Pinheiro, in accordance with Commission resolution 1996/1 (E/CN.4/1997/12/Add.1 -  7 March 1997

29. On 21 October 1996, between 200 and 400 Burundi returnees were reportedly killed and some 200 others wounded by soldiers on Murambi colline, Buganda commune, Cibitoke province. The returnees, who had come from Zaire, were reportedly first of all herded into a Pentecostal church and then the men were taken out and executed in the evening.

30. On 27 October 1996, some 40 Burundi returnees from Zaire were allegedly killed by soldiers in Gatumba district, Mutimbuzi commune in Bujumbura province. Some of the victims were allegedly buried on the spot, while others were thrown into mass graves near the Gatumba border post.


"Rapport des Nations Unies de la mission conjointe chargée d'enquêter sur les allégations de massacres et autres atteintes aux droits de l'homme ayant lieu dans l'Est du Zaïre (actuellement République Démocratique du Congo) depuis septembre 1996".


GUERRE DU KIVU, CHRONOLOGIE, RWANDA 94, Michel Ognier(Français); 

En mars 1996, des massacres de Tutsi du Zaïre, les "Banyamulenge", sont constatés dans le nord-Kivu, et attribués sans doûte possible, à l'armée zaïroise et aux miliciens hutu "interahamwe" de l'ancien régime rwandais basés dans les camps de réfugiés. Durant l'été, les mêmes se livrent à une chasse aux Tutsi dans le sud-Kivu, épaulés par les guerilleros hutu burundais de Léonard Nyangoma, les "intagohekas" (ceux qui ne dorment jamais) des FDD, Forces pour la Défense de la Démocratie. La résistance des Banyamulenge s'organise, aidée par le Rwanda qui ne perd pas des yeux cette région explosive où le pire se fomente chaque jour depuis deux ans.

En septembre 1996, l'armée zaïroise et les milices hutu sont mises sur le reculoir par les Banyamulenge, et doivent céder la ville de Fizi au sud d'Uvira, région riche en camps de réfugiés ou les "interahamwe" et les "intagohekas" s'entraînent ensemble avec les anciennes forces armées rwandaises. A la fin du mois, l'AFDLC est fondée, Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre, menée par Laurent-Désiré Kabila.

13 octobre 1996 : après la prise de Fizi, les rebelles Banyamulenge marchent sur Uvira, provoquant la fuite de plusieurs dizaines de milliers de réfugiés hutu rwandais.

20 octobre 1996 : on estime déjà à 250.000, le nombre de réfugiés jetés sur les routes à cause des combats du sud-Kivu.

28 octobre 1996 : ils sont désormais 500.000 réfugiés à marcher sans autre but encore une fois, que de fuir "la mort qui est derrière".

30-31 octobre, 1er novembre 1996 : Bukavu tombe aussi, et les "intagohekas" burundais du FDD sont piégés par les Banyamulenge. Leurs bases arrières sont détruites. Bien plus au nord, près de Goma, 300.000 réfugiés prennent la fuite vers le nord-ouest. L'armée tutsi rwandaise prend le contrôle de Goma. L'armée zaïroise s'est volatilisée et fuit en pillant les villages qu'elle traverse. Les FAR, anciennes forces armées rwandaises, et les miliciens "interahamwe" se replient sur le camp de Mugunga, le plus grand au nord de Goma, se servant des réfugiés terrorisés comme boucliers humains et continuant de tuer les "traîtres" qui tentent de fuir.

12-15 novembre 1996 : par une tactique de tirs "ponctuels" de mortier sur le camp de Mugunga, l'APR, la nouvelle armée rwandaise, provoque la séparation entre, d'un côté, les ex-FAR et les "interahamwe", et de l'autre les réfugiés-otages (ce que le HCR et l'ONU prônaient fin 1994 et qu'ils n'ont jamais pris la peine de mettre en oeuvre, montrant par là, que certains pays pourvu d'un veto ne souhaitaient peut-être pas le retour réel des réfugiés au Rwanda). Les uns fuient vers la forêt et pourraient bien passer leur colère sur les gorilles, et les autres se ruent vers la frontière rwandaise. Pendant ce temps, les Etats Unis donnent enfin leur accord pour participer à une opération humanitaire internationale de 4000 ou 5000 hommes dont le Canada prendrait le commandement, force constituée en majeure partie, "de Britanniques, de Français et de dix-sept autres pays européens et africains" (Bernard Lugan). Peine perdue: cette fois, l'APR ne sera pas d'une nouvelle humeur "Turquoise". Le 15, ils investissent le camp de Mugunga et prennent en chasse les "interahamwe" et les ex-FAR en débandade dans la brousse, libérant du même coup, la majeure partie des réfugiés rwandais sans l'aide d'aucune "bonne volonté" internationale.

16-19 novembre 1996 : comme à la mi-juillet 1994, mais cette fois dans l'autre sens, c'est au rythme de 12000 à 15000 par heure, que les réfugiés des deux camps de Mugunga repassent la frontière du Rwanda à Gisenyi, grossissant l'un après l'autre, une vague lente et régulière de plus de 600.000 hommes, femmes et enfants. Quant aux 500.000 de Bukavu, au sud du lac Kivu, la contre-offensive des Banyamulenge les aura fait fuir pour la plupart vers le nord et Goma, et il faudra plusieurs mois d'errance à 230.000 d'entre eux pour regagner le Rwanda par petites troupes désemparées et à bout de forces. Certains de ces "candidats" au retour, trop terrorisés par les représailles imaginées, auraient même été littéralement poussés vers le Rwanda par les forces rebelles de l'AFDL, selon "Human Rights Watch/Africa" (rapport d'octobre 1997 titré "What Kabila is hiding").

Décembre 1996 : dans cette folie de mouvements contraires, les ex-FAR et les "interahamwe" ont récupéré des otages dans les quelques 270.OOO réfugiés qui n'ont pas trouvé ou choisi le chemin de la frontière. Ceux-là vont vivre un calvaire sans nom, par longues colonnes "relativement organisées" ou par petits groupes tapis dans la forêt, marchant plus de 1500 kilomètres vers l'ouest ou le sud-ouest par peur des massacres. La chose est déjà prévisible en décembre 1996. Pour preuve d'un certain "cynisme", c'est d'ailleurs le moment que choisit la "communauté internationale" pour annuler l'envoi de sa force de sécurité de 4000 ou 5000 hommes, ne l'estimant "plus d'actualité".

Juillet 1997 : à cette époque, le HCR, Haut Commissariat aux Réfugiés, fait état dans son bulletin périodique de :

  • 52.600 réfugiés rwandais localisés pour la moitié au Congo ex-Zaïre, et dispersés pour l'autre moitié, en Centrafrique, au Congo-Brazzaville et en Angola.
  • 213.000 réfugiés "manquant à l'appel" des chiffres officiels de recensement des réfugiés, qui pourraient avoir péri durant la guerre du Kivu ou dans les mois suivants, de la conquète du Zaïre par l'AFDL et ses alliés, ou encore être cachés dans la forêt ou parmi les populations congolaises. Cette estimation est donnée au conditionnel, le nombre exact de personnes ayant péri durant ce conflit, de maladie, de malnutrition ou du fait de massacres étant impossible à déterminer. Le nouveau gouvernement de Kabila refuse l'accès aux "sites" des massacres présumés (rapportés par des témoins qui préfèrent garder l'anonymat) à une commission d'enquête mandatée par les Nations Unies et à toute organisation des droits de l'homme. Jusqu'à début 1998, cette intransigeance du nouveau régime de Kinshasa fera obstacle à toute enquête internationale sur de possibles crimes contre l'humanité et actes de génocide commis entre novembre 1996 et mai 1997.

 


 

LES ATTAQUES SUCCESSIVES DES CAMPS DE RÉFUGIÉS DANS LE NORD ET LE SUD KIVU.  ( AU SUD KIVU) (Source: RDR,KINSHASA , le 26 Avril 1997.)

Extraits  du texte concernant les réfugiers Hutu du  Burundi:

Par ailleurs, selon Radio France Internationale (RFI) capté ce matin du 25 Avril 1997, les réfugiés de KISANGANI n'étaient plus 100.000 mais 85.000 personnes. Pire encore ces infortunés ont disparu après plus de 4 jours de séquestration par les "rebelles". Plusieurs ONG sur place qui n'ont pas été autorisées à voir les réfugiés, parlent déjà de la solution finale en accusant les "rebelles" de vouloir exterminer ces réfugiés par la faim. Même le Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur KOFI HANAN accuse Monsieur KABILA et ses "rebelles" de vouloir en finir avec les réfugiés, en les tuant à petit feu par la faim. En son temps, son prédécesseur Monsieur Boutros Boutros GHALI avait tenu les mêmes propos pour dénoncer le complot ourdi autour des réfugiés, en empêchant l'arrivée de la Force Internationale d'Intervention Humanitaire à l'Est du Zaïre. Il avait dit qu'il s'agissait du génocide par la faim mais malheureusement, il n'a pas été écouté pour arrêter ce génocide. Ce qu'il disait était vrai et ça se confirme aujourd'hui. Mais c'est trop tard !

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- Les réfugiés de la région de BUKAVU: 316.000 personnes réparties dans les camps NYANGEZI - PANZI - MUKU - MUSHWESHWE - NYAMIRANGWE -CHIMANGA - BULONGE - CHABARABE - NYAKAVOGO - MUDAKA - INERA-KASHUSHA - KATANA - KALEHE - KABILA et IDJWI.

- Les réfugiés de la région d'UVIRA: 180.144 personnes dont 117.316 réfugiés burundais, réparties dans les camps KAMANYOLA - KANGANIRO - RUVUNGE -RUBALIKA - RUBELEZI - RUNINGU et KAJEMBO. 

Ce sont des chiffres du HCR, en Octobre 1996

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Au Sud Kivu, les infiltrations massives des jeunes Tutsi entraînés au Rwanda s'intensifient au mois de Septembre 1996. Ces mouvements suspects exacerbent le sentiment de xénophobie de la part des autochtones zaïrois de la région contre les Tutsi Banyamulenge qu'ils accusent de conspirer une agression contre leur pays.

A la suite de ces réactions, certains sujets tutsi Banyamulenge généralement des femmes et des enfants se réfugient au Rwanda. Ce mouvement de réfugiés Tutsi renforcera le climat de méfiance réciproque entre les deux pays au point que les échanges de coups de feu aux armes lourdes auront lieu à Bukavu et Cyangugu villes voisines dans les nuits du 21 au 22 et du 22 au 23 Septembre 1996. C'est dans ce climat de tension que le Président Pasteur Bizimungu, lors de sa visite dans le camp de réfugiés Banyamulenge à Cyangugu au cours de ce même mois, fera dans son discours de circonstance, la déclaration de guerre contre le Zaïre.

Le Président Pasteur Bizimungu réitérera sa déclaration de guerre le 27 Septembre 1996 devant les diplomates en poste à Kigali. En effet, en faisant le point de la situation sur la frontière entre les deux pays, ce dernier réclame Berlin II pour revoir les frontières héritées de la colonisation, arguant qu'une grande partie du Rwanda lui avait été amputée au profit du Zaïre par les colonisateurs.

Le 13 Octobre 1996, l'APR, sous la couverture du mouvement Banyamulenge déclenche les hostilités par l'attaque des camps de la région d'Uvira peuplés par environ 200.000 personnes dont 120.000 réfugiés Burundais. L'hôpital de Remera desservant ces camps ne sera pas épargné. Les camps sont bombardés, mis à feu et à sang. Plusieurs personnes y trouvent la mort. A l'hôpital, les malades sont sauvagement massacrés et l'hôpital complètement pillé. Plusieurs militaires zaïrois dont un Lieutenant Colonel y trouveront également la mort.

Les réfugiés rescapés tout démunis prennent alors le chemin des hauts plateaux de NGWESHE et WALUNGU pour déboucher deux mois plus tard sur SHABUNDA. Sur ce chiffre de 200.000 personnes, 40.000 réfugiés seulement seront enregistrés à SHABUNDA alors qu'aucun mouvement vers le Rwanda n'avait été signalé. Cependant un petit nombre de ces réfugiés d'UVIRA pourra rejoindre les camps de BUKAVU notamment le camp de NYANGEZI et de PANZI et quelques réfugiés en majorité Burundais prendront la direction du Sud vers FIZI et certains d'entre eux arriveront à KIGOMA en TANZANIE.

Il faut rappeler que depuis déjà le mois de Septembre 1996, la route de ravitaillement de ces camps à partir de BUKAVU est coupée au niveau des escarpements de NGOMO par des tirs aux armes lourdes installées de l'autre côté de la frontière en commune GISHOMA. Le FPR montre ici encore une fois son intention de faire mourir les réfugiés de faim et de maladies. Pendant que les poursuites des réfugiés chassés des camps d'UVIRA s'opèrent vers le Sud et vers l'Ouest, les camps de NYANGEZI, PANZI, MUKU et MUSHWESHWE au Sud de la ville de BUKAVU sont simultanément attaqués par des éléments frais directement venus du Rwanda par le poste frontalier de Rusizi II, en face de MUMOSHO, dans la semaine du 19 au 25 Octobre 1996.

Une partie de ces réfugiés se dirigera en débandade d'abord vers NYAMIRAGWE - CHIMANGA et BULONGE. Poursuivis et dispersés, ils traversent le parc de KAHUZI avec l'espoir d'atteindre WALIKALE. Interceptés encore une fois en cours de route par l'APR à ITEBERO, ils emprunteront l'axe ITEBERO - KASESE - PUNIA - LUBUTU. Quelques éléments environ 6.000 personnes seulement pourront atteindre LUBUTU au début du mois de Février 1997 dans un état d'extrême épuisement. Ils auront marché dans cette forêt équatoriale pendant environ 4 mois. Beaucoup périront des balles des prétendus rebelles, de la faim, de la fatigue, des maladies et noyade. D'autres plus résistants continueront d'errer désespérément dans cette forêt inhospitalière. Certains rescapés seraient actuellement regroupés à PUNIA où ils sont à la merci de leurs ennemis sans espoir de revivre.

D'autres éléments de ce groupe des camps du Sud de BUKAVU, prendront la direction du Nord et déboucheront dans les camps KASHUSHA et INERA en passant par les crêtes à l'Ouest de la ville de BUKAVU sous la poursuite des "rebelles".

L'attaque de la ville de BUKAVU le 29 Octobre 1996 par les éléments de l'APR venus de la ville de CYANGUGU, n'épargnera pas naturellement les camps de CHABARABE, NYAKAVOGO et MUDAKA. Après la chute de BUKAVU, les réfugiés de ces derniers camps rejoindront également les camps KASHUSHA et INERA.

L'attaque de BUKAVU à partir de CYANGUGU fut une grande surprise à tel point que la population de cette ville n'aura pas le temps de fuir. De nombreux anciens dignitaires et hommes d'affaires rwandais et leurs familles installés dans cette ville seront sauvagement massacrés par l'APR. Nous citerons à titre d'exemple Mr KAYOGORA Frédéric ancien Ministre, Mr TEMAHAGARI Justin, ancien Ambassadeur, Mr FASHINGABO ancien député, Mr KIMPUTU Salum, homme d'affaire, Mr NSABIMANA Déo, ancien diplomate reconverti dans le commerce. De nombreuses personnalités zaïroises ayant ouvertement pris position en faveur des réfugiés ne seront pas non plus épargnées. C'est ainsi que Mgr MUNZIHIRWA Archevêque de BUKAVU sera sauvagement massacré avec plusieurs de ses prêtres notamment dans le grand séminaire de MURESA.

Les camps KASHUSHA, INERA et ADI-KIVU sont attaqués simultanément le 01 Novembre 1996 après un pilonnage intense à l'aube causant beaucoup de morts et de blessés. Les rescapés évacuent en débandade le camp et prennent la direction de NYABIBWE. Les réfugiés délogés des camps KATANA, KALEHE et KABILA et plus tard vers le 06 Octobre 1996 ceux délogés de l'île Idjwi, prendront eux aussi la direction de NYABIBWE. Tous ces réfugiés en débandade se regrouperont finalement dans un immense camp à SHANJE dans la zone de KALEHE pour échapper à la menace en provenance de l'île Idjwi et en attendant l'arrivée imminente de la force internationale d'intervention humanitaire décidée par le Conseil de Sécurité. La population de ce grand camp était estimée à 250.000 personnes.

Une partie des réfugiés de KASHUSHA et INERA ayant pris la direction de BUNYAKILI en passant par le parc KAHUZI formera le camp de HOMBO. Ce camp se videra plus tard suite à l'attaque et les réfugiés prendront la direction de WALIKALE. Ils seront rejoints plus tard par les colonnes venues de SHANJE.

Le camp de SHANJE sera à son tour encerclé le 21 Novembre 1996 et pilonné dans la matinée du 22 Novembre 1996. L'opération vise le massacre à grande échelle et le rapatriement forcé des rescapés comme se fut le cas à MUGUNGA. C'est grâce au terrain plus ouvert par rapport à MUGUNGA, et à la proximité de la forêt, qu'une partie de la population pourra échapper au carnage mais ça ne sera qu'une partie remise, puisque la poursuite sera systématique. Ainsi, beaucoup d'intellectuels, hommes d'affaires et jeunes gens seront sauvagement massacrés tout le long de l'itinéraire suivi par les fugitifs: SHANJE - RUMPISHI - BILIKO - NYAMIRIMBO - KIFURUKA - BUSURUNGI - CHAMBUNGI- KIULI - RUKARABA - CHAMBUCHA - ITEBERO - MUSENGE - WALIKALE - AMISI - TINGI TINGI. Il est important de signaler tous ces endroits pour permettre aux enquêteurs de retrouver les preuves de ce génocide. En effet, beaucoup de réfugiés ont été massacrés à RUMPISHI, à BILIKO, BUSURUNGI, CHAMBUCHA, ITEBERO, MUSENGE et WALIKALE. Des grands charniers existent à NUMBI et KALUNGU où plus d'une centaine de véhicules des réfugiés ont été brûlés avec les occupants, à SHANJE , BILIKO, HOMBO, CHAMBUCHA, ITEBERO, MUSENGE et à WALIKALE. A ces charniers, il faut ajouter évidemment ceux se trouvant autour des camps et dans les villes de BUKAVU et d'UVIRA.

Des attaques répétées des colonnes sur l'itinéraire obligeront les réfugiés à se disperser dans la forêt, à se noyer dans les grandes rivières très nombreuses dans la région, ou à se perdre carrément dans cette forêt équatoriale et à mourir sans aucun moyen de secours.Des colonnes entières perdues dans la forêt marcheront longtemps le long de ces grandes rivières comme LOWA et OSO et disparaîtront totalement. Les plus chanceux pourront déboucher après plusieurs jours d'errance sur la route WALIKALE - LUBUTU ou sur l'axe KASESE - PUNIA pour enfin rejoindre les autres réfugiés dans les nouveaux camps installés dans la région de MANIEMA. Les réfugiés égarés dans la forêt suite aux embuscades mettront plusieurs mois pour déboucher dans ces camps, à telle enseigne qu'à la veille de la destruction du camp TINGI TINGI le 01 Mars 1997, les réfugiés continuaient d'arriver dans ce camp.

C'est dire donc que plusieurs de ces personnes égarées n'y sont pas parvenues, et errent toujours dans la forêt. Mais d'autres comptent probablement parmi les réfugiés qui se seraient regroupés actuellement à PUNIA où un camp serait installé. Mais là encore, ces derniers sont menacés de disparition.

 

LES RÉFUGIÉS N'ÉTAIENT PAS INTROUVABLES

L'on dira qu'aucune action de sauvetage en faveur de ces réfugiés ne pouvait être tentée parce qu'introuvables. Cependant, les réfugiés ont observé tout le long de ces itinéraires précités des avions de reconnaissance des Nations-Unies survolant les colonnes de réfugiés et des camps hâtivement installés. Par exemple, pendant que le camp SHANJE était en train d'être attaqué dans la matinée du 22 Novembre 1996, deux avions de l'ONU volant du Sud vers le Nord, à basse altitude, sous un ciel totalement dégagé, ont survolé ce grand camp étalé sur plusieurs kilomètres et sur un terrain ouvert.

C'est dire donc que la Communauté Internationale s'est rendue coupable de non assistance aux personnes en danger. En prétextant que ces avions de reconnaissance ne trouvaient pas les traces des réfugiés pour les secourir, il s'agissait en fait d'une manoeuvre de désinformation de l'opinion internationale pour justifier la non exécution de la résolution du Conseil de Sécurité.

Cela justifie par ailleurs la guerre des chiffres autour des réfugiés restés au Zaïre menée acharnement par le gouvernement de Kigali et ses sponsors, qui prétendaient qu'il ne restait à l'Est du Zaïre, qu'un petit nombre composé des Ex-FAR, miliciens et génocidaires à abattre. Un responsable du HCR est allé jusqu'à applaudir et à féliciter les "rebelles" pour avoir selon lui réalisé un exploit que l'ONU n'avait pas pu faire.

Depuis le début des hostilités, les médias internationaux et le HCR n'ont pas évoqué le sort des réfugiés se trouvant dans le Sud Kivu surtout après la prise de BUKAVU. Ils étaient tous considérés comme disparus pendant qu'ils enduraient leur terrible martyr dans le silence complet sans pouvoir même enterrer leurs morts.

Les réfugiés sont morts par milliers. Nous donnerons à la fin de ce récit macabre les chiffres approximatifs de ceux qui ont péri jusqu'à présent dans ce drame humanitaire planifié. Des massacres systématiques et à grande échelle ont été perpétrés par l'APR pendant plus de six mois maintenant et les victimes sont surtout de sexe masculin et des intellectuels comme cela se fait à l'intérieur du Rwanda. Cependant, beaucoup de femmes, enfants et vieillards périront eux aussi surtout de la faim, de noyade, de la fatigue et des maladies. Le FPR a montré sont intention délibérée d'exterminer les réfugiés. Il s'agit d'un véritable génocide perpétré avec la complicité de certaines puissances occidentales.

NB: ... Mr Paul Stromberg s'est illustré dans le rapatriement forcé des réfugiés rwandais et burundais de l'Est du Zaïre et de la TANZANIE, qui peut éprouver un quelconque sentiment en faveur de ces malheureuses personnes!


La guerre au Kivu fait des vagues au Burundi (Marie-France CROS, Libre Belgique, 6/11/1996)

La guerre au Kivu frappe également le Burundi. Non seulement parce qu'elle déplace des réfugiés hutus mais aussi parce que la zone d'Uvira, occupée par les rebelles zaïrois, ne peut plus servir de sanctuaire aux guérillas burundaises.

De source hutue burundaise, on signale que les réfugiés au Zaïre qui rentrent au pays sont installés par l'armée dans un camp à Gatumba; ils sont, selon cette source, isolés de la population locale qui n'est pas autorisée à entrer en contact avec eux. Les réfugiés originaires de province sont ramenés chez eux par camions du Haut commissariat aux réfugiés. Cependant, affirme la même source, dans le no man's land situé entre le Gatumba burundais et le Gatumba zaïrois, l'armée burundaise « tue des réfugiés, des jeunes hommes». La rumeur court, dans les milieux hutus, que des réfugiés rentrés au Burundi ont été tués par l'armée burundaise à Buganda, colline de Murambi, le 22 octobre, dans une église adventiste, ainsi que le 1er novembre, dans la même commune, colline de Nyamitanga.

De source religieuse européenne au Burundi, on nous indique que plusieurs blessés hospitalisés à Bujumbura parlent de nombreuses personnes tuées par des militaires burundais au Burundi et par les rebelles banyamulenge côté zaïrois.

ENTRE DEUX FEUX

Une commission conjointe HCR / gouvernement burundais a été chargée d'enquêter sur l'origine de nombreux cadavres trouvés dans le lac Tanganika et la rivière Ruzizi, qui marque la frontière entre le Zaïre (Sud-Kivu) et le Burundi. La même source signale que les réfugiés rentrés du Zaïre comptent beaucoup de malades, de dénutris, d'enfants non accompagnés et peu d'hommes et jeunes gens.

La même source religieuse européenne indique que les guérillas hutues, acculées par la perte de leurs appuis au Zaïre, ne savent plus quoi faire. Elles empêchent la population hutue de se réunir, ~ que ce soit pour une rencontre avec le gou verneur ou à l'église ou ailleurs » et interdisent l'enseignement. Afin d'identifier les contrevenants, les guérillas hutues placent de nombreux espions dans les zones hutues, qui dénoncent tous ceux qui permettent au « système » de fonctionner. Les contrevenantssont punis par « amendes,prison, mort ou déportation », Toujours selon cette source, les amendes sont de « 12.000 F Bu. pour qui va à la messe; 50.000 pour les enseignants qui enseignent; 10.000 pour qui envoie son enfant à l'école ». « Si on ne paie pas, on est tué ou on vous fait disparaitre dans la forêt de Kibira ». En outre la guérilla « déporte les "cerveaux" dans les zones qu'elle contrôle ».

Cette source conclut que la population hutue est pénalisée à la fois par l'armée (essentiellement tutsie), par les guérillas hutues et par l'embargo économique décidé par les voisins du Burundi. « Les gens n'en peuvent plus, ils sont exaspérés ».

Enfin, signalons qu'une source humanitaire fait état de rumeurs circulant à Bujumbura, selon lesquelles des préparatifs militaires seraient en cours, côté burundais, pour attaquer les camps de réfugiés burundais en Tanzanie -d'où des attaques ont été lancées contre le Burundi il y a plusieurs mois. Par ailleurs, de source pro-gouvernementale burundaise, on dit craindre un regroupement des forces de guérilla burundaises en Tanzanie, maintenant que le Zaïre leur est fermé.


Le conflit qui touche l'est du Zaïre menace de s'étendre - Washington et l'ONU s'inquiètent - (Le Monde  25/10/1996)


Vrees voor lot van veel Burundese mannen  (Gazet Van Antwerpen 06/11/1996, Paul Verbraeken)

BRUSSEL, BUJUMBURA Ondanks druk politiek overleg in Europa en Afrika heeft nog geen enkele hulpverlener conma kunnen leggen met de anderhalf miljoen Zaïrezen en Rwandese Hutu's die rond het Kivumeer op 'de vlucht zijn.

Diplomatieke bronnen makm zich in toenemende mate zorgen over het lot van vele Burundese mannen die de voorbije dagen naar hun land poogden terug te keren. In de Rusisi-vlakte vlak bij de Burundese hoofdstad Bujumbura zijn de jongste dagen al zo'n 12.000 Burundese Hutu's in vluchtelingenkampen opgevangen na hun terugkeer uit Zaïre. Volgens goedingelichte kringen in de hoofdstad valt het op dat het vooral om vrouwen en kinderen gaat. "Er is aan de grens blijkbaar streng geselecteerd. Weerbare mannen zouden er door de controlerende rebellen uitgepikt zijn. Over hun lot hoeft men zich geen illusies te maken." Ook een tweede bron stelt dat er zo goed ais zeker een strenge selectie is gebeurd.

Intussen lijkt een aantal landen zich klaar te maken voor een internationale militaire interventie. België wil in geen geval aan zo'n operatie deelnemen.


Quand tout interfère : l'exemple d'Uvira en octobre 1996 (Groupe URD Urgence Rehabilitation Developpement)


« Trois millions de personnes sont en danger » (Catherine DEHAY, Le courrier de l'Escaut, 6 / 11 / 1996)

Hamuli Kabarhuza, secrétaire général du Conseil national des ONG de développement du Zaïre (CNONGD) est arrivé mardi matin à Bruxelles venant de Kinshasa. Celui qui fut vice-ministre de l'Agriculture et du développement rural dans le gouvernement Tshisekedi se trouvait au nord-Kivu juste avant le début de la guerre.

- Est-il encore possible d'éviter une catastrophe humanitaire ? 

- Je pense que da catastrophe est déjà là. La situation humanitaire est apocalyptique. Malheureusement, les médias internationaux parlent davantage des problèmes du million de réfugiés et oublient la population zaïroise en fuite à l'heure actuelle et qui erre, elle aussi, sur les montagnes.

Au million de réfugiés, Il faut ajouter à peu. près deux millions de Zaïrois dont la vie est ail" en danger. Globalement, ce sont donc à peu près trois millions de personnes qui sont en péril dans cette partie du Zaïre. Nous sommes au mois de novembre, c'est-à-dire, la période la plus pluvieuse de l'année. À des altitudes de 1600 à 2000 mètres, sans abris et sans nourriture, les fuyards sont terriblement affectés par le froid.

-Comment arrêter le désastre

- La communauté internationale doit d'abord condamner les agressions militaires venant du Rwanda. Il faut que le Rwanda comprenne que ce type de comportement n'est pas propice à créer une paix durable dans la sous-région. Cette condamnation doit bien entendu être suivie d'un cessez-le-feu. Il faut que la guerre s'arrête, que les mouvements de population s'arrêtent et que le calme revienne dans les esprits.

Ensuite, les responsables politiques doivent se rencontrer pour mettre en place des mécanismes de paix durable.

- Une intervention internationale sur le terrain vous paraît -elle indispensable dans l' immédiat ?

- Il faut d'abord une condamnation des agressions contre les camps de réfugiés, qui sont sous responsabilité internationale, et contre la population zaïroise. Tant que la communauté internationale se tait, rien n'aboutira.

Des couloirs humanitaires ne peuvent fonctionner que si les agressions cessent. Tant que les armes parlent, les paysans ne rentreront pas au Rwanda. Ils sont traumatisés. En outre, on va créer des couloirs humanitaires, mais on ne crée pas au Rwanda même les conditions de sécurité pour rassurer les réfugiés candidats au retour.

- Quel effet peut avoir le retour de Mobutu ?

- Le président Mobutu est affaibli et va rentrer dans un pays qu'il a affaibli pendant de nombreuses années, qui n'a plus de ressources financières, et dont l'armée n'a pas de moyens. Il va faire le constat lui même que son armée n'est pas capable de repousser l'ennemi et qu'il faut donc dégager des moyens immédiatement. Sur ce plan-là, le moral des militaires va peut-être un peu remonter.

Mais, la population, elle, sait très bien que sa politique économique et sociale a toujours été catastrophique et donc, elle n'espère pas grand-chose de son retour.

-Les tensions ethniques au Kivu ne datent pas de l'arrivée massive des réfugiés, Il y avait déjà en des troubles graves en mars 93.

- Ces tensions résultent globalement de la dégradation générale du système administratif, de la déliquescence de l' Etat. De sorte que les conflits entre les citoyens ne trouvent plus aujourd'hui de cadre pour les résoudre. Les gens ont tendance à faire justice eux-mêmes.

-La guerre au Kivu pourrait-elle menacer le pays tout entier ?

-Pour le moment, on observe plutôt un mouvement de nationalisme renaissant, dans la classe politique comme dans la population.

-L' après-Mobutu a déja commencé ?

- Oui, tout à fait. La population se rend compte que le plus grand mal n'est plus Mobutu mais plutôt les tendances séparatistes qui pourraient surgir et contre lesquelles la société civile dans son ensemble et les forces politiques essayent de lutter.


La grande prudence de la diplomacie sud-africaine (Frédéric Chambon,correspondance JOHANNESBURG, Le Monde 6-11-1996)

L'Afrique du Sud est «prête à jouer un rôle » dans la crise de la région des Grands Lacs, mais dans la limite de sa « capacité ». Cette déclaration du président Mandela exprime bien la réticence de Pretoria à se placer en première ligne dans la résolution du conflit. L'Afrique du Sud est pourtant de plus en plus sollicitée par ses partenaires africains , mais aussi par les Européens.

Le poids de son économie, comparée à celle des autres pays de la région, et la stature de son président prédisposent l'Afrique du Sud à jouer le rôle de leader régional. Officiellement, le pays se déclare prêt à endosser ce rôle, défini comme un des piliers de sa politique étrangère. Mais jusqu'à présent bien peu d'engagements concrets ont traduit dans les faits cette déclaration d'intention.

Un des premiers actes diplomatiques du nouveau gouvernement, à l'issue des élections multiraciales d'avril 1994, a certes été l'adhésion à l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Mais elle n'a jamais cherché à jouer un rôle prépondérant au sein de l'Organisation. De manière générale, l'Afrique du Sud s'accommode des structures de coopération existantes et évite de se mettre en avant dans la résolution des problèmes régionaux. Pretoria ne veut pas alimenter les craintes d'hégémonie que pourraient avoir ses partenaires africains, déjà inquiets de son poids économique et de sa politique commerciale expansionniste. Cette logique s'applique aussi dans sa sphère d'influence directe, la zone australe. LAfrique du

Sud se garde bien, par exemple, de toute intervention directe dans le processus de paix en Angola. Cette prudence diplomatique se traduit aussi par sa réticence à participer aux opérations militaires de maintien de la Paix sur le continent. Le gouvernement de Nelson Mandela a contribué à l'effort humanitaire et logistique au Liberia ou au Rwanda, mais n'a jamais engagé de troupes sur le terrain.

RECONSTRUCTION

Il maintient pour l'instant cette ligne de conduite à l'égard de la nouvelle crise dans la région des Grands Lacs. Face aux pressions l'incitant à s'impliquer directement, l'Afrique du Sud en appelle à la communauté internationale. Celle-ci « doit prendre des mesures urgentes, à travers les Nations unies et les organisations régionales pour restaurer la paix dans la région », déclarait Alfred Nzo, le ministre sud africain des affaires étrangères. Son adjoint, Aziz Pahad, a rappelé, dans le même esprit, que l'Afrique du Sud n'était pas prête à participer à une opération militaire de maintien de la paix. Il a précisé, pour apaiser l'impatience de ses partenaires, qu'elle devait néanmoins « commencer à se préparer à cette éventualité ».

L'armée sud-africaine, fait-on valoir à Pretoria, est en plein processus de restructuration et n'a pas la capacité, à l'heure actuelle, d'effectuer ce genre d'opérations. Confrontée à d'immenses besoins de reconstruction, le pays ne veut pas mener une politique africaine dangereuse et coûteuse. Même s'il s'en défend, il donne la priorité à ses problèmes intérieurs.

Ajoutée à une profonde inexpérience de la réalité du continent, cette logique aboutit à des comportements qui placent l'Afrique du Sud dans des situations diplomatiques particulièrement inconfortables. C'est ainsi que le gouvernement de M. Mandela se trouve actuellement accusé de prendre parti et d'alimenter le conflit pour avoir vendu des armes au Rwanda. Les organisations humanitaires, comme plusieurs gouvernements africains, lui reprochent d'avoir cédé à la logique commerciale, en dehors de toute considération diplomatique.

M. Mandela s'est efforcé dé justifier la décision comme devant permettre au gouvernement rwandais à majorité tutsie de se défendre contre les rebelles hutus basés au Zaire. Or c'est le gouvernement rwandais qui est accusé d'être du côté des agresseurs, en soutenant les TUTSIS de l'est du Zaïre contre les troupes de Kinshasa. Les propres représentants du gouvernement sud-africain au Burundi et au Zaire ont demandé à leur pays de revoir sa décision. Le président kenyan, Daniel Arap Moi, a, lui aussi, suggéré à Nelson Mandela de suspendre le contrat, de même qu'Amnesty International. Devant toutes ces pressions, la commission sud-africaine chargée du contrôle des armes a annoncé qu'elle était prête à annuler le contrat si les Etats de la région, réunis mardi 5 novembre à Nairobi, le lui demandaient. Mais quelle que soit sa décision, la politique étrangère sud-africaine sort d'ores et déjà un peu ternie de cette affaire. 


More than 100,000 Refugees Flee Camps in Eastern Zaire(AP,21-10-2002) 

BUJUMBURA, Burundi (AP) -- Clashes between Zairian troops and ethnic Tutsi rebels have kept aid workers from reaching part of southeastern Zaire where more than 100,000 refugees have fled their camps to escape the violence.

"It could very quickly turn into an emergency," Paul Stromberg, spokesman for the U.N. refugee agency, said Sunday. "We don't even have access to them at this point, so right now there is no question of resettling them."

Ibrahima Fall, special envoy of U.N. Secretary-General Boutros Boutros-Ghali, was in the region Sunday to assess the situation.

Stromberg said the Zairian military has reported that the fighting has caused Burundian and Rwandan Hutus to abandon four refugee camps near Uvira, close to the border with Burundi.

There have been no reports of casualties, and independent confirmation of the Zairian army reports was impossible since aid workers and journalists are not allowed into the area.

Stromberg said the refugees reportedly are moving north and that his office had alerted staff in Bukavu, about 65 miles north of Uvira.

Bob van Thoor, UN chief in Uriva, said in a telephone interview that if 100,000 refugees are headed to Bukavu "we've got to be prepared to provide for them."

"We can't ship goods by road because it's too dangerous, so we'll have to go by air," he said.


L'Est zaïrois bascule dans la panique , JEAN CHATAIN. 22 Octobre 96 - INTERNATIONAL  ,Afrique des Grands Lacs, Humanité

Dans la région d'Uvira, plus de 200.000 réfugiés rwandais et burundais fuient les affrontements. Ceux-ci ont été précédés, depuis la fin 1994, par une 'épuration ethnique' organisée par des éléments de l'armée zaïroise et les miliciens de l'ancienne dictature rwandaise.

SITUEE à l'est du Zaïre, non loin de la frontière avec le Rwanda, toute la région d'Uvira est en train de basculer dans la démence. Les douze camps y abritant des réfugiés hutu burundais et rwandais 'sont vides', a annoncé hier un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève. Selon Francis Kpatindé, quelque 250.000 réfugiés 'sont en mouvement', soit vers Bukavu (capitale du Sud-Kivu, province limitrophe avec le Rwanda et le Burundi), soit dans les collines et bananeraies de la région.

Cette panique a été précédée par les exactions et assassinats perpétrés par des soldats zaïrois alliés aux miliciens de l'ex-dictature rwandaise, suivis, dès septembre dernier, d'affrontements armés avec la population 'banyamurenge' (la composante tutsi de la population de cette partie du Zaïre qui, avant la conférence de Berlin de la fin du XIXe siècle, faisait partie de l'ancien royaume rwandais). De sa lointaine et luxueuse résidence de Gbadolite (nord du Zaïre), le maréchal-dictateur Mobutu continue de tirer les ficelles de cette 'épuration ethnique' menaçant de déstabiliser un nouveau pan de l'Afrique dite 'des Grands Lacs'.

Les camps ont cédé à l'affolement, les uns après les autres. Le porte-parole du HCR dans la région des Grands Lacs, Paul Stromberg, a avancé, quant à lui, le chiffre de 220.000 fuyards. 'Tout le monde est en dehors des camps, beaucoup se dirigent vers le nord, vers Bukavu', a-t-il confirmé à l'AFP. Hier matin, des combats se poursuivaient au nord d'Uvira, pour la quatrième journée consécutive. Ils auraient lieu essentiellement près de Bwegera, à une quarantaine de kilomètres au nord d'Uvira.

L'armée zaïroise a qualifié cette zone comme en 'état de guerre' et y envoie régulièrement de nombreux renforts. Parlant d'une 'rébellion banyamurenge' qu'elle s'efforce de 'mater'. Pour faire bonne mesure, elle a, à maintes reprises, accusé l'armée rwandaise d'avoir enrôlé et équipé quelque 3.000 Banyamurenge qui passeraient ensuite par le Burundi pour s'infiltrer au Zaïre. Ce que non seulement Kigali, mais aussi Bujumbura ont toujours catégoriquement démenti. Il faut d'ailleurs préciser que dans toute la région Est du Zaïre, la persécution 'ethnique' orchestrée par les militaires de Mobutu s'étend à d'autres composantes de la population, notamment les Hunde refoulés, eux, vers le Centre-Zaïre. Pendant ce temps, les pillages ne cessent de s'étendre, profitant tantôt aux officiers zaïrois, tantôt aux cadres des anciens 'génocidaires' rwandais n'hésitant pas à enfermer les réfugiés hutu dans un rôle d'otage et de bouclier humain.

La situation dans l'Est zaïrois est devenue explosive. Les provinces orientales du Nord et Sud-Kivu accueillent plus d'un million de réfugiés hutu, rwandais et burundais, ayant fui le génocide de 1994 au Rwanda ou la guerre civile au Burundi. Selon une formule du HCR, dans le seul Nord-Kivu vivent plus de 700.000 réfugiés rwandais; parmi eux, de nombreux extrémistes cherchant à créer un véritable 'Hutuland'. Dans le Masisi, ils se sont livrés ces derniers mois à une 'chasse aux Tutsi' de nationalité zaïroise, qui furent nombreux à devoir se réfugier au Rwanda. Simultanément, ces extrémistes hutu ne cessent de s'infiltrer au Rwanda pour déstabiliser le pays, dirigé depuis juillet 1994 par un gouvernement d'union nationale.


Zaire torn by renewed ethnic massacres (Los Angeles Times, The Michigan Daily, 10-28-96)

KIGALI, Rwanda - Advancing Tutsi rebel forces captured new territory yesterday in eastern Zaire as heavy fighting sent Zairian troops and panicked civilians in chaotic retreat and increased tensions in an area suffering the worst fighting in months in strife-torn Central Africa.

Mortars and fierce gunfire roared on the outskirts of Bukavu, capital of South Kivu province, and witnesses said fleeing Zairian troops and civilian mobs hijacked scores of vehicles, broke into homes and looted abandoned offices and warehouses of international aid agencies.

Many of the ill-disciplined Zairian soldiers used the stolen vehicles to drive themselves, their families and plunder away from the fighting.

Food, fuel, water and other basic goods were reported in short supply in Bukavu, located on the southern end of Lake Kivu. The government radio station fed panic in the besieged city by repeatedly broadcasting warnings from the regional governor, who said the Tutsis were "murderers who want to kill us and exterminate the (Hutu) refugees."

The rebels began battled Zairian troops after local Zairian officials earlier this month ordered the estimated 300,000 Banyamulenge Tutsis to leave the country. The conflict has become an extension of the brutal ethnic warfare that has plagued the Great Lakes region of Central Africa in recent years.

U.N. officials said the Banyamulenge-dominated rebel forces now control a 50-mile stretch of rugged territory from south of the Zairian city of Uvira to Bukavu. The territory, which follows Zaire's border with Rwanda and Burundi, includes Uvira itself and the lakeside port of Kamanyola. The rebels also apparently control parts of the Haut Plateau further west.

The guerrillas' surprising gains stem in part from the apparent collapse of Zairian army units. Relief workers said several refugee camps emptied in panic after residents heard shooting or saw Zairian soldiers run away.

The Tutsi insurgents' ultimate objective is unclear. They initially organized to defend the Banyamulenge people, who have lived in Zaire for two centuries, from ethnic persecution by the local Zairian officials who had ordered the Tutsi group to leave the country or be "hunted" by the army.

The fighting has spread more than 100 miles to the north since it began. Hutus, an ethnic group at odds with the Tutsis, claim that the Tutsi rebels are doing their own ethnic cleansing in an attempt to create a so-called "Tutsiland" along the borders of Rwanda and Burundi.

Both countries are led by Tutsi military regimes and maintain that Zaire openly harbors and supports armed Hutu militias that have killed hundreds of people in cross-border raids.

The broader question is whether the Zairian Tutsi guerrillas, who also claim support from ethnic-based secessionist groups in Shaba and Kasai provinces, are capable of toppling the 31-year dictatorial regime of Zairian President Mobutu Sese Seko.

Mobutu has been under treatment for cancer in Switzerland since August, and his absence has added to the power vacuum. Despite, or because of, Mobutu's brutal reign, Zaire has no real functioning government, infrastructure or foreign reserves, and the vast country increasingly appears in danger of disintegration.

But it was impossible to obtain reliable information about the scale or progress of the current fighting. No outsiders are known to have seen the rebels in action, and the size, composition and tactics of their forces have been difficult to discern.

Zaire has closed its land borders and barred most journalists from entering the affected area. Several reporters and television crews who have managed to enter Bukavu and the city of Goma, about 60 miles north, have been detained, deported, assaulted or robbed at gunpoint. Three journalists standing beside the border in Cyangugu, Rwanda, were fired yesterday by Zairian troops, but escaped injury.

Kitale, the northernmost camp in Zaire holding refugees who originally fled a genocidal war in Rwanda in 1994, also came under fire early yesterday, but the attackers apparently were repulsed by camp guards. Paul Stromberg, spokesperson for the U.N. Office of the High Commissioner for Refugees, described the situation at the 150,000-person camp as "stable" after the shooting, which left one Zairian guard dead and three wounded.

About 3,000 displaced Zairians and 1,000 Rwandan Hutus from Kibumba, a huge camp near Goma that was abandoned early Saturday after it was repeatedly shelled by mortars, fled the growing turmoil yesterday by crossing the nearby border into Rwanda. The forlorn group and their ragged bundles were then ferried by 20 U.N. trucks to a transit center near Gisenyi, Rwanda.

The refugees' arrival, and indications that thousands of others may be en route, raised hopes among international aid groups that the widening ethnic conflict may help finally convince a significant number of the 1.1 million refugees in Zaire since the 1994 Rwandan conflict to return home.

"We're preparing for a big influx," said John Keys, director of the International Rescue Committee here.

The refugees are both a symptom and a cause of the instability in Africa's Great Lakes communication and conflicting reports from the area. "We really don't know how many camps were emptied," he said.

 


AP PHOTO
A column of 
Hutu refugees 
arrive at the Mugunga
 refugee camp.


Refugees flee fighting inside camps in Zaire By Chris Tomlinson, Associated Press writer (20-10-1996)
 BUJUMBURA, Burundi -- More than 46,000 refugees have fled their camps in eastern Zaire because of a flare-up in fighting between Zairian troops and an ethnic Tutsi group.
 The Zairian army and the Tutsi group, known as Banyamulenge, clashed Saturday near the Lavungi refugee camp, 30 miles north of Uvira, Zaire, said Paul Stromberg, spokesman for the U.N. High Commissioner for Refugees.
 No details or independent confirmation of the fighting were available.

 Zairian troops have told foreign aid workers to stay away from the refugee camps because of continuing violence, Mr. Stromberg said.
 "These incidents are proliferating and making the whole area inaccessible, so we cannot get up there to gather information," Mr. Stromberg said. "Our staff are not leaving their homes because there are (anti-Banyamulenge) demonstrations going on in town. They have heard some gunfire."
 Ethnic tensions between minority Tutsis and majority Hutus have risen in eastern Zaire as more than 1.5 million Rwandan and Burundian refugees, mostly Hutus, fled to the region to escape ethnic fighting in their countries.
 The Banyamulenge immigrated to eastern Zaire from Rwanda beginning in the 18th century. The Zairian government has attempted to revoke their citizenship and recently ordered 250,000 to leave, prompting some of the Banyamulenge to take up arms.
 The latest clashes have centered on three refugee camps north of Uvira. The 46,000 refugees from two of those camps have fled into the countryside, Mr. Stromberg said.
 Burundian residents near the border with Zaire say the Tutsi-dominated armies of Rwanda and Burundi have sent troops and arms into Zaire to help the Banyamulenge. They said the recent flare-up began when Zairian troops intercepted 2,000 armed infiltrators from Burundi.

 

Refugees flee fighting inside camps in Zaire  By Chris Tomlinson, Associated Press writer (20-10-1996)

 BUJUMBURA, Burundi -- More than 46,000 refugees have fled their camps in eastern Zaire because of a flare-up in fighting between Zairian troops and an ethnic Tutsi group.
 The Zairian army and the Tutsi group, known as Banyamulenge, clashed Saturday near the Lavungi refugee camp, 30 miles north of Uvira, Zaire, said Paul Stromberg, spokesman for the U.N. High Commissioner for Refugees.
 No details or independent confirmation of the fighting were available.


Fighting triggers fears of genocide (1997, CNN)

refugees

The Banyamulenge, who came to Zaire from Rwanda at the end of the 18th century, accused indigenous Zairians of trying to force them off land that was rightfully theirs.

Angered by the government ultimatum, about 2,000 Banyamulenge fighters took up arms in eastern Zaire border regions, the site of major Hutu refugee camps. Some of the camps near Goma were attacked.

The rebels made their first significant gain on October 24, when they captured the town of Nyangezi. They proclaimed their goal was to overthrow Mobutu, a claim that was largely dismissed by Western officials who said the rebels would never take the military strategic town of Bukavu.

Within four days, however, Bukavu had fallen and the situation was chaotic. Refugees from the north arrived in Goma, where 400,000 Hutu refugees were located, and more were expected to arrive. The fighting fueled fears that the Tutsi and Hutu rivalry that triggered the 1994 genocide of a million Tutsis in Rwanda and the equally bitter civil war in Burundi would engulf the whole Central African Great Lakes region.

With the situation escalating, the United Nations Security Council called for an end to the fighting on November 1. Refugees abandoned Goma, aimlessly wandering the Zairian countryside. The rebels took Goma on November 2.

It's at this time when rebel forces from the north and south appear to have merged, united in the Alliance of Democratic Forces for the Liberation of Congo-Zaire.

Kabila's rebellion


 

 

 

 

 

 

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