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Le Burundi s'emploie à dédouaner son armée 

Le pays compte aujourd'hui quelque 130.000 sans‑abri. Sur le coup d’envoi des massacres, toujours la bouteille à encre.
 
 

Le Monde

30 août 1988


 

Le brouillard se dissipe très lentement sur le tragique exode auquel ont été contraints, il y a environ deux semaines,plusieurs dizaines de milliers de ressortissants du Burundi, en grande majorité Hutu, à destination du Rwanda. De Genève, où il a rencontré, dimanche, le secrétaire général des Nations Unies, M. Javier Perez de Cuellar, le ministre burundais des Affaires étrangères, M. Cyprien Mbonimpa, déclarait que « la situation est désormais sous contrôle » et que « le sang ne coule plus ». Face à lui, M. Perez de Cuellar n'avait pu qu'exprimer son « inquiétude concernant les causes humanitaires ", après avoir insisté sur le caractère intérieur des violences burundaises.

M. Mbonimpa a cependant admis que le nombre de morts serait vraisemblablement plus élevé que les 5.000 annoncés précédemment et a, par ailleurs, estimé le nombre total de personnes touchées par les violences entre les ethnies hutu et tutsi à 12 1.000, soit l'ensemble des populations établies dans les communes de Ntega et Marangara, dans le nord du pays.Plus de 40.000 réfugiés burundais, à ce jour,ont franchi la frontière rwandaise.

... chettes et des soldats Tutsi dotés d'un arsenal. moderne et ponctuée par six jours de vengeance et de massacres commis par l’armée.

L'ÉGLISE CONDAMNE.

Tout en dénonçant assez précisément cet esprit de vengeance, les évêques catholiques burundais ont appelé lundi à la réconciliation nationale et ont rappelé aux autorités les principes essentiels « d'équité et d'égalité » des citoyens. De son côté, le gouvernement burundais persiste toujours à refuser l'idée.
 

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